Recrutement : quand le chatbot fait le travail

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Charlie Beyenne nous explique ce que les bots apportent aux recrutements..



VIGNETTE charlie beyenneDiplômé de l’ISCOM et de la Sorbonne, Charlie Beyenne est passé par les plus grandes agences de communication et publicité telles que Publicis Groupe ou Havas avant de rejoindre des grands groupes comme Total. Entrepreneur dans l’âme, Charlie est le Fondateur et CEO de la startup BOT MY RH.
qui met au service des entreprises des intelligences artificielles qui prennent soin de leurs candidatures non retenues.

  

Les robots seront-ils de meilleurs recruteurs que les humains ?

L’IA permet une meilleure efficacité car, plus neutre, elle est capable de prendre une meilleure décision que les humains pour engager de nouveaux collaborateurs. L’étude du National Bureau of Economic Research note que les personnes interrogées restent 15 % plus longtemps à leur poste quand elles ont été recrutées avec l’aide d’un algorithme que sans. 
En outre, l’un des points positifs associés au recours de l’intelligence artificielle dans le processus de recrutement est leur capacité à être dénués d’émotion et d’idées reçues. Cela permet ainsi au bot d’être plus juste au moment du recrutement.
En effet, les discriminations à l’embauche persistent, aussi bien en France qu’aux Etats-Unis, et sont attribuées à des préjugés souvent inconscients des recruteurs.
C’est significatif même s’il faudrait toutefois nuancer nos propos. En réalité, la genèse des chatbots est récente et nous ne disposons pas encore de suffisamment de données.

 

Réalité virtuelle, robotisation : est-ce la fin des recrutements traditionnels ?

Le duopole CV-Lettre de motivation n’est plus l’apanage des méthodes de recrutement aujourd’hui. Récemment des acteurs comme Facebook, IBM et même Google, figures de proue sur l’IA, se sont lancés sur la sélection des candidats en pariant sur l’automatisation du processus de recrutement. La tendance est clairement du côté de l’utilisation d’intelligences artificielles.
Confrontées à de nouveaux usages, les RH doivent évoluer pour mieux s’adapter au changement. Utiliser l’intelligence artificielle dans le processus de recrutement permet de s’adresser directement aux millenials, qui constituent déjà plus d’un tiers des travailleurs américains ; 75 % des actifs aux USA en 2030 feront partie de cette génération Y selon une étude du Pew Research Center. Là ou avant les recrutements traditionnels prenaient plus de temps, l’intelligence artificielle accélère le processus de recrutement avec par exemple des chatbots qui permettent de présélectionner les candidats. Mais l’intelligence artificielle ne fait pas tout : les données et la connaissance qu’elle apporte doivent être mises au service du recruteur. Elle ne remplace pas l’humain. Elle permettra à terme de faire du recrutement augmentée.

 

Y a-t-il des dangers dans la cohabitation entre robot et humain ?

L’arrivée des chatbots bouleverse les ressources humaines. C’est ce qui explique la réticence de certaines entreprises à adopter cette solution, craignant la déshumanisation de leurs équipes. Mais, il ne s’agit pas de livrer les RH aux chatbots. Loin de là.
Les bots sont une aide, un gain de temps, permettant aux ressources humaines justement de se concentrer sur les tâches à faible valeur ajoutée. Le temps dégagé par les bots doit permettre, par exemple, de discuter des plans de formation ou encore des objectifs de carrière. La relation humaine n’est pas perdue, elle est recentrée.
Le rôle de l’intelligence artificielle n’est pas de remplacer l’humain, mais de lui passer la main : c’est ce qu’on appelle la cobotique, c’est-à-dire la collaboration homme-robot.

 

À terme, comment imaginez-vous les recrutements de demain ?

Les recrutements de demain, avec l’adoption des bots intelligents, seront résolument plus conversationnels. L’émergence des dispositifs dotés d’intelligence artificielle, liés à la transformation numérique et le big data, va augmenter le volume de données disponibles sur les personnes et leurs comportements. Il s’agira donc pour les RH d’avoir la capacité d’analyser ces données afin d’améliorer la prise de décision pour gérer au mieux son capital humain. Le début de cette nouvelle ère relationnelle, plus conversationnelle, est marquée par le fait que les applications de messagerie instantanée sont désormais plus utilisées que les applications des réseaux sociaux, avec près de 3 milliards d’utilisateurs actifs chaque mois contre 2,5 milliards pour les apps des réseaux sociaux. Le glissement vers la messagerie instantanée laisse présager un recrutement en temps réel, facilité par les chatbots. Les grands groupes s’y mettent peu à peu. Les PME peuvent aussi y trouver un grand intérêt car, avec un coût moins onéreux qu’une application par exemple, elles peuvent adapter leur politique de recrutement à la nouvelle génération. Quid de l’humain ? Bien que le chatbot, qui doit répondre à un vrai besoin, améliore la marque employeur et la réputation de l’entreprise, le recrutement n’est pas seulement une question d’outils. La génération Z par exemple est en même temps très connectée et en quête de sens. Le rôle du recruteur de demain sera de mettre en place un processus de recrutement qui soit à la fois très digital, mobile, agile et humain, où le candidat sera au centre des attentions.

 

D’où vient la genèse de Bot My RH ?

Après mes deux années d’alternance dans le digital chez Total, je me suis mis à la recherche d’un poste, comme la plupart des candidats. Je venais de passer mon troisième entretien avec la Directrice du Digital d’une entreprise leader européen dans son domaine. J’avais le sentiment du devoir accompli : c’était un poste à responsabilités et je m’étais bien préparé. Or, quelle a été ma déception lorsque le cabinet de recrutement m’informait, une semaine après, que je n’avais pas été retenu pour le poste. Je demandais à connaitre les raisons. On me répondit que c’était « des données confidentielles » entre le cabinet et l’entreprise. J’étais abasourdi.Je contactais donc la Directrice du Digital avec laquelle j’avais eu le dernier entretien et, à ma grande surprise, elle accepta de me répondre : ce fut l’un de mes meilleurs feedbacks professionnels.
Et c’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic de Bot My RH : donner des réponses personnalisées et qualitatives aux candidats non retenus permettrait à ces derniers de s’améliorer, le tout dans l’intérêt de l’entreprise.

 

Quel est l’intérêt pour les marques de solliciter votre plateforme pour son recrutement ?

L’intérêt pour les marques et les entreprises de passer par notre plateforme est triple : d’abord, nous leur permettons d’améliorer leur marque employeur et de prendre de l’avance sur la concurrence en matière d’attractivité des talents car nos chatbots répondent à chacune des candidatures non retenues de manière personnalisée et constructive, ensuite, nous les aidons à transformer leur relation candidat avec les Millenials qui n’adhèrent plus aux mails automatisés et, enfin, parce que nos chatbots créent et gèrent les viviers candidats, nous contribuons à faire baisser les coûts liés à la communication de recrutement car c’est moins cher de rester en contact avec des candidats déjà intégrés dans une base.Un phénomène explique le contexte de notre solution : l’usage des services de messagerie instantanée tels que Whatsapp, Skype ou encore Messenger dépasse, aujourd’hui, celui des réseaux sociaux.

 

Comment fonctionne Bot my RH ?

Notre plateforme, parce qu’elle conçoit des chatbots intelligents répondant aux candidatures non retenues sur des applications de messagerie telles que Messenger, témoigne de ce glissement vers un besoin conversationnel de la génération Y et Z. Pourquoi répondre aux candidats non retenus ? Prenons l’exemple d’une offre d’emploi de Chef de Projet Digital publiée sur LinkedIn qui va générer des centaines de candidature pour un seul poste à pourvoir. Selon nos études et des différentes enquêtes, les candidats sont encore plus frustrés de ne pas savoir pourquoi ils n’ont pas été retenus. Or, d’après une étude du cabinet Robert Walters, ils sont à 52 % moins enclins à acheter des produits ou services d’une entreprise pour laquelle ils ne reçoivent pas de réponse suite à leur candidature. Notre plateforme permet aux entreprises de prendre soin de leurs candidats tout en servant leurs intérêts. Tout le monde est gagnant.

 

Quel est l’apport de l’intelligence artificielle dans les dispositifs conversationnels ?

Il faut faire la différence entre un dispositif conversationnel classique et un dispositif conversationnel doté d’intelligence artificielle. Le premier fait appel à des algorithmes bien conçus : on lui fixe des règles avec différents scénarii et on programme la réponse que le bot doit avoir s’il rencontre ces différents cas de figure.
Le deuxième dispositif a recours à du Machine Learning. C’est sur ce point que la magie de l’intelligence artificielle s’opère. Ici, l’objectif est double : comprendre l’utilisateur et répondre à son besoin. Le Machine Learning permet d’augmenter les capacités du bot, c’est-à-dire que plus vous allez lui donner des informations lors de la conception, plus il sera en mesure de répondre précisément et correctement aux requêtes qui lui seront adressées. Le Natural Language Processing (NLP) ou Traitement Automatique du Langage Naturel (TALN) en français, composante importante du Machine Learning, permet la détection d’intentions. Ainsi, un bot entrainé sera capable de détecter ces intentions pour trouver la réponse correspondante dans le corpus de données à sa disposition.

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