FLORENCE-GILBERT

RENCONTRE AVEC FLORENCE GILBERT

DG Wimoov,

Les défis de l’entrepreneuriat social et de la mobilité...

"Allez vers ce qui vous nourrit et ce qui vous passionne, peu importe les défis que cela représente ! "

Diplômée de ISCOM en 2000, Florence Gilbert s’est lancée dans l’associatif après avoir travaillé dans le monde de la publicité...

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée dans l’associatif ?

Dès le début de mes expériences professionnelles, j’avais ce besoin viscéral d’être passionnée par mon travail. Et surtout, je voulais que ma cause et mon travail soient utiles aux autres.
Après avoir passé un moment dans des agences de publicité, j’ai rencontré Ludovic Bu, qui sortait de l’université de Nanterre avec un projet de covoiturage pour les étudiants pendant les grèves de 1995. Il voulait monter une association et en être le Président, je l’ai donc aidé pour toute la partie communication et la mise en place du service.
En 1998, nous avons lancé une grosse opération de communication envers les étudiants de Nanterre, pour qu’ils rentrent de soirée en covoiturage. Le succès de l’opération a mis en avant un vrai besoin, qui a mené à de nouveaux projets avec le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Routière, et à de nombreux événements comme le Forum Européen des jeunes pour la sécurité routière, des festivals et plus d’une centaine d’événements par an. A cette époque, la promotion du covoiturage pour des raisons de sécurité routière est devenue l’activité principale de l’association.
 

En 2005, vous avez repris l’association : quels ont été les changements pour vous ?

Oui, j’ai changé de métier ! Quand je m’occupais de la communication, je touchais à tout, je mettais en action les projets, j’étais sur le terrain, mais j’avais aussi un rôle à jouer dans la définition de la stratégie. En passant Directrice, mon champ d’action a évolué et mes interlocuteurs également puisque je ne suis malheureusement plus assez en contact direct avec nos bénéficiaires.

 

Comment l’association a-t-elle évolué depuis ?

Nous avons généralisé notre offre. Aujourd’hui nous possédons 25 plateformes de mobilité pour les personnes en difficulté d’insertion en France. Nous développons également le dispositif pour les seniors, et nous avons mis en place un laboratoire de la mobilité inclusive pour faire reconnaître les obstacles à la mobilité des personnes en difficulté d’insertion et co-construire de nouvelles solutions de mobilité. Nous avons également évolué dans les partenariats puisque nous avons 290 partenaires actuellement, dont Total, Renault, le Ministère de l’Économie, le Ministère du Travail, ou encore la Macif qui avait été notre premier financeur.

 

Pouvez-vous nous parler de ces plateformes à la mobilité que vous développez ?

Oui, nous travaillons en amont avec des prescripteurs Pôle Emploi, Missions locales, ou encore les Assistantes Sociales qui œuvrent sur les territoires et nous font remonter les obstacles à la mobilité pour les personnes en difficultés. Nous traitons ces obstacles individuellement, nous cherchons des solutions adaptées pour lever les freins physiques mais aussi les freins psychologiques des personnes, qui ne peuvent, par exemple, pas s’offrir de moyen de transport ou qui ont du mal à sortir de chez elles. Nous les aidons à comprendre les autres options qui existent pour se déplacer.

 

Quels sont vos projets pour le futur ?

Aujourd’hui nous soutenons, grâce à nos 90 salariés, 10 000 personnes en difficulté d’insertion dont 45 % retrouvent un emploi ou une formation. Notre but à moyen terme est d’atteindre les 30 000.

 

Que retenez-vous de vos années à ISCOM ?

Ce que j’ai appris à l’ISCOM m’aide toujours ! L’école m’a transmis la passion de la communication, elle m’a permis de rencontrer des professionnels qui m’ont appris la valeur travail. J’ai compris que la communication n’était pas juste une partie de l’activité d’une entreprise, souvent négligée, mais qu’elle était omniprésence dans tous les domaines. C’est même le cœur d’une entreprise, puisqu’elle permet de transmettre ses valeurs qui fondent sa reconnaissance à l’extérieur mais aussi et surtout dans l’entreprise. Dans mon association, j’essaye de mettre la communication au premier plan en travaillant sur chacun de ses axes.

 

Un dernier mot, un conseil pour nos étudiants ?

Ecoutez-vous ! J’ai toujours voulu faire les choses par passion, en refusant la contrainte. J’ai besoin d’être en phase avec mon environnement et c’est ce qui m’a poussée à changer de milieu et à me tourner vers le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire.


Alors, allez vers ce qui vous nourrit et ce qui vous passionne, peu importe les défis que cela représente !