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Mon stage dans une ONG au Costa Rica

Pour son stage de 3ème année, Clotilde est au Costa Rica en mission pour l’ONG Equipo Tora Carey qui œuvre en faveur de la protection de la faune locale. Actions sur le terrain, missions de communication et quotidien au rythme du village, une expérience hors norme !

 

 

 

 

 

Clothilde a posé ses valises à quelques kilomètres de La Cruz, à El Jobo, petit village de pêcheurs sur l’océan Pacifique et véritable spot pour l’observation des tortues, des perroquets et des raies.

 

Expliquez-nous ce qui vous a conduite à cette mission en Amérique Centrale ?

 

J’ai eu un bac à double délivrance, français et espagnol, je voulais donc profiter du stage de 3ème année pour entretenir mon espagnol. La protection de l’environnement me tenant aussi à cœur, je me suis dit que ce serait idéal de faire un stage au service d’une ONG dans un pays de langue hispanique. C’est comme ça que j’ai trouvé l’ONG Equipo Tora Carey et que j’y ai candidaté.

 

 

Pouvez-vous nous dire quelques mots de cette ONG ?

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C’est une chercheuse de l’université de San José qui a créé cette ONG, officiellement enregistrée depuis 2016, pour protéger les tortues Carey dont l’espèce est en voie de disparition. Depuis, d’autres programmes ont vu le jour pour défendre d’autres espèces, notamment les raies et les Loras. Equipo Tora Carey est une ONG communautaire ; les pêcheurs et les habitants d’El Jobo se mobilisent aussi et se mettent au service des biologistes.

 

 

De la même façon, des volontaires du monde entier viennent aider l’ONG sur le terrain et sont logés et nourris par les familles du village.

 

 

 

Comment s’est passée votre arrivée dans ce village ?

 

Ça a été un choc, un changement de vie radical pendant 4 mois... une vraie confrontation avec la nature ! On croise des scorpions, des araignées, des serpents, ça fait partie du quotidien et ça n’effraie pas les gens qui vivent ici pieds nus.

 

La famille chez qui je loge est très accueillante mais les conditions sont rudimentaires, une maison qui se réduit quasiment à un toit et 4 murs et où circulent les lézards ! Il faut essayer de se mettre au diapason... Je dors quand même avec une moustiquaire depuis que j’ai retrouvé un scorpion dans mon lit et je garde mes claquettes pour me doucher ! L’alimentation est aussi très déroutante, tous les jours du riz et des haricots rouges au petit-déjeuner, il faut s’habituer à ce régime.  

 

Ce quotidien un peu rude reste une expérience extraordinaire car les gens sont vraiment bienveillants.

 

 

Parlez-nous de votre vie à El Jobo, comment s’organise votre semaine ?

 

Je me partage entre un travail de terrain et des actions de communication. J’effectue des patrouilles de nuit pour surveiller la ponte des tortues sur les plages de 20h à minuit ou de minuit à 4h du matin. Nous faisons aussi des sorties en mer pour attraper les tortues afin de les peser, les mesurer, observer leurs yeux et leur carapace. Nous faisons ce même travail d’observation sur les raies. Toutes ces données sont recueillies avec un protocole très précis et sont ensuite transmises aux chercheurs.

 

Je participe aussi au comptage quotidien des Loras – des perroquets jaunes en voie d’extinction - qui empruntent un couloir aérien situé au-dessus d’EL Jobo. Ce dénombrement permet notamment de suivre la taille de la population et les périodes de nidification de cette espèce. Cette connaissance du terrain me permet d’être plus légitime et plus à l’aise sur les missions de communication qui me sont confiées.

 

 

Quelles sont ces missions ?

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Je travaille en binôme avec une autre étudiante sur ces missions complémentaires. Nous avons commencé par la conception d’outils de PLV (ndlr: publicité sur le lieu de vente) pour doper les ventes en boutique des produits de l’ONG. Nous avons travaillé avec un développeur web sur le relifting du site internet pour le rendre plus ergonomique et plus attractif. 

 

Nous avons ensuite amorcé une grosse mission sur l’organisation et la communication d’un festival écomarin qui est une initiative de la ville de La Cruz et dont l’ONG est partenaire. Ce festival aura lieu les 12 et 13 avril et a pour objectif de sensibiliser les populations locales à la protection de l’environnement. Nous avons prévu des ateliers sur différents sujets tels que la protection des plages, la vie sylvestre, mais aussi des concerts, une pièce de théâtre, des dégustations de produits locaux. Et bien sûr, le festival sera 100% zéro plastique ! Nous avons réalisé l’identité visuelle de la manifestation que nous avons déclinée sur une affiche. 

 

Après ce gros travail, nous nous attaquerons à des opérations de communication qui permettent de stimuler le volontariat.

 

 

Avez-vous rencontré des difficultés liées aux spécificités de la culture du pays dans votre travail de communicante ?

 

En fait, il y a un double choc... Il faut s’approprier à la fois la culture du pays et la culture du village. Ce qui est le plus difficile, c’est de planifier, d’anticiper. Les gens vivent ici le moment présent et ne se projettent pas. Leur philosophie, c’est la pura vida comme ils ont coutume de dire. C’est sans doute lié au rapport de proximité qu’ils entretiennent avec la nature.

 

Malgré tout, la ville de La Cruz a apprécié notre travail pour le festival et est même très demandeuse de tout ce qu’on peut faire en matière de communication. De notre côté, c’est vraiment une grande fierté de soutenir le canton qui a pour ambition d’être leader national dans la protection de l’environnement.

 

 

Avez-vous pris le temps de voyager dans le pays et même au-delà ?

 

Oui, je suis allée à Panama City, une véritable expédition, plus de 30 heures de bus aller-retour ! C’est une ville intéressante, contrastée. Il y a des quartiers typiques avec des façades de couleur et des quartiers d’affaires avec des grandes tours. Je prévois aussi de faire une expédition dans le pays pour découvrir les volcans et les parcs nationaux, c’est la virée incontournable !

 

 

Quels sont les enseignements que vous tirez de ce stage qui est d’une certaine manière aussi un voyage initiatique ?

 

 

 

Je pense que cette immersion totale dans un pays très différent du mien, dans un environnement où je me confronte jour et nuit à la nature – même hostile ! - décuple les sensations et donne le sentiment de vivre très intensément. Dépasser les peurs, s’adapter à des conditions de vie un peu précaires, c’est une vraie victoire et une expérience qui sera utile dans d’autres circonstances.

 

J’apprends beaucoup aussi de ces pêcheurs que je côtoie ; ils prennent la vie simplement, comme elle vient. Toutes ces rencontres, ces paysages me rendent curieuse de ce qui se passe partout dans le monde.

 

Dans l’immédiat, je vis à 100% cette expérience que je traverse un peu comme le personnage de Kad Merad dans Bienvenue chez les Ch’tis ; une arrivée compliquée et un retour qui sera difficile !