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Comment raviver la flamme entre Gen Z et Boomers au travail ?

Par JULIE NICOL, 12 juillet 2022

L’article est apparu dans le média ADN.

Grande Démission d’un côté, départ à la retraite remis au lendemain de l’autre. “Corporate Villain Era” pour les uns, “Workaholism” pour les autres. Il y a bel et bien un malaise entre les générations, cristallisé par le travail. Alors, comment faire pour aider Gen Z et Boomers à travailler main dans la main ? L’Audacity Week a été l’occasion pour les étudiants de 5ème année de l’ISCOM d’y réfléchir.

Second versant du Design Lab de la spécialisation Création et Design de Marque de l’ISCOM, le Silver Lab est la réunion d’ISCOM Nice, Axa, et Colette Club. Dans un contexte de vieillissement de la population, le Silver Lab se penche sur le sens et la valeur du travail au prisme des séniors. Une fois par mois, le consortium se réunit pour réfléchir à la relation des séniors et des juniors au travail et à leurs enjeux respectifs (représentation, inclusion) dans le but de favoriser le lien inter-générationnel au travail.

Un cadre solide d’exploration pour les étudiants

Le groupe de travail a récemment collaboré avec l’APEC (l’Association Pour l’Emploi des Cadres) afin de joindre les étudiants à la réflexion. C’est ainsi que le 4 juillet dernier, les étudiants de cinquième année en passe de devenir des professionnels de la communication à temps plein, ont reçu le brief de l’organisme : Comment créer des synergies intergénérationnelles professionnelles ? Comment combler le manque de reconnaissance au travail pour les cadres seniors ? Pour y répondre, halte aux belles formules ou aux bons sentiments, et place au concret : les étudiants ont dû réfléchir à des outils, des plateformes, ou des expériences qui permettraient de raviver la flamme intergénérationnelle.

Traiter de ces questions avec des étudiants, c’est s’inspirer d’eux. C’est comprendre leur point de vue - celui de la fameuse ‘Gen Z’, qui sera aux manettes en 2050”, raconte Julie Aveline, responsable du Silver Lab. Une démarche vertueuse puisque les étudiants en alternance sont bien placés pour identifier les leviers dans leurs relations professionnelles quotidiennes avec leurs aînés. Le point de vue de ses insiders vient alors compléter les enseignements des études menées par l’ADEME partagés en début de semaine ; recette idéale pour mettre au point des solutions pertinentes.

Tinder des compétences et hackatons intergénérationnels

On apprend alors que cette génération qui a suivi une partie de ses études sur Zoom se sent parfois perdue en arrivant en entreprise, manquant de repères pour adopter les codes implicites qui rythment la vie sociale des salariés (pensez machine à café ou pots de départ). Alors un groupe de travail propose Gold’It, une application par laquelle les séniors pourraient proposer des formations autour, notamment, de sujets informels comme “comment bien s’intégrer en entreprise ? ”. En retour, les juniors pourraient les aider à animer leurs réseaux sociaux pour travailler leur personal branding. En entreprise, entre les entreprises, ou à l’APEC, le principe du troc de compétences est largement plébiscité dans les recommandations : le signe que les jeunes entrant sur le marché du travail valorisent l’expérience de leurs aînés et ont conscience de l’importance de la transmission des savoirs.

S'inscrire en UX et Design de service

Une autre façon de conjuguer les expertises respectives des générations concernées semble être de leur confier un défi commun. Si les intérêts de ces dernières diffèrent sur le plan sociétal comme nous l’apprend François de Closets dans La Parenthèse Boomer (Fayard, 2022), l’entreprise peut dessiner des horizons communs. C’est en tout cas la conviction des élèves à l’origine de Job’Meet, l’application qui permet de relever des défis en binôme, ou de We’N Work, le programme de hackatons qui forme des paires d’employés complémentaires et les invite à pitcher un projet intrapreneurial commun après une semaine d’émulation.

Des idées qui démontrent l’ouverture, la créativité, et la capacité d’empathie des étudiants pour des cibles à l’expérience en partie radicalement différente de la leur. Et des projets menés d'une main de maître par ces désormais diplômés de la communication. Et si la collaboration entre l’APEC et les étudiants de l’ISCOM était déjà en elle-même une façon de recréer un dialogue qualitatif entre les générations ?