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Ces étudiants ont des idées pour nous aider à devenir les bons ancêtres des générations futures

Par JULIE NICOL, 19 juillet 2022

L'article est apparu dans le média ADN.

 

L’Audacity Week est une semaine de workshops proposée par l’ISCOM à ses étudiants en fin de 5ème année. Derniers travaux pratiques avant l’entrée sur le marché du travail, cette semaine est l’occasion pour eux de réfléchir à des problématiques professionnelles qu’ils n’ont pas encore pratiquées durant leurs 5 années de formation. Parmi les onze thématiques au choix pour les étudiants ; le Green Lab. Retour sur cette semaine d’idéation.

Le Green Lab, intégré au Design Lab, est le laboratoire de recherche appliquée de l’ISCOM dédié à la transition écologique. Piloté par Julie Aveline de l’ISCOM, il est l’alliance de Lonsdale, Syctom, Valdelia, et Ma Petite Boîte Verte, qui se réunissent une fois par mois dans le but de réfléchir aux manières d’accompagner les citoyens-consommateurs vers des modes de vie plus vertueux. En somme, un groupe de réflexion dédié à l’engagement des populations vers la transition, avec en toile de fond, la conviction qu’il nous faut à tout prix chercher à devenir de bons ancêtres, plutôt que de coloniser le futur.

Afin d’engager les étudiants de l’école dans cette réflexion pour des moyens d’actions et des futurs possibles, le Green Lab leur a confié une mission à relever pendant l’Audacity Week : celle de donner vie aux scénarios neutralité carbone 2050 de l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), afin d’en assurer une forme de pédagogie et de diffusion auprès d’un large public. Si l’ISCOM a choisi de faire travailler les étudiants sur les scénarios de l’ADEME, c’est d’abord pour leur proposer un client réel, dont l’expertise est reconnue, et pour qui l’enjeu d’une bonne communication de la transition écologique à horizon 2050 auprès des citoyens est central.

Le design fiction pour créer les conditions du débat

Et quoi de mieux que le récit pour s’approprier le futur, l’incarner, le tester ? La méthodologie du design fiction apparaît alors comme une évidence : plus que des perspectives techniques, ce sont des chemins de société que les étudiants ont dû s’approprier et mettre en récit. Marc-André Allard, directeur de l’innovation et du business design chez Lonsdale, a formé les étudiants à cette méthode et les a accompagnés tout au long de la semaine pour les aider à en tirer le meilleur pour l’ADEME. Il raconte : “Le design fiction permet de réfléchir au chemin qui nous mène de 2022 à 2050. Quelles pourraient être les points d'étape, les tournants décisifs à prendre ?.”

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Comment vivrons-nous en 2050 ? Un questionnement existentiel pour les jeunes générations sujettes à la solastalgie (détresse psychique causée par les bouleversements environnementaux) et un défi communicationnel de taille, relevé avec brio par les futurs professionnels de la communication. Ces derniers nous racontent par exemple l’histoire de Cléo, 40 ans et en trouple, sa smart ring lui recommande le meilleur moyen de déplacement en fonction de la température et de la qualité de l’air. Mais aussi l’histoire de Château Vert, cet éco-quartier dont l’application Val’App centralise les services coopératifs et où on apprend le Droit du Vivant à l’école. Ou encore celle de Hugo qui, à travers un voyage digne d’un bug dans la matrice, discute palmiers synthétiques avec Xenia, intelligence artificielle de 2050, autour d’un burger cellulaire uniquement payable en Bitcoins. En BD, films ou jeux de société, les créations des étudiants rendent concrètes les bifurcations à opérer, et créent ainsi les conditions d’un débat collectif cher à l’ADEME. « Au-delà de l’acquisition de compétences ‘techniques’ relatives à la communication et au design, les réponses des étudiants prouvent leur capacité à se projeter et à faire preuve d’empathie - qualités essentielles pour une intégration réussie sur le marché du travail », commente Julie Aveline, responsable du Green Lab.

Si l’écologie est culturelle, les narrations collectives occupent un rôle décisif dans l’information des citoyens-consommateurs et la transformation de nos habitudes. Dans ce cadre, et si la communication n’était plus un bullshit job, mais l’ultime maillon de la chaîne de la transition écologique ? Celui capable d’éveiller les consciences et d’inviter le plus grand nombre sur les chemins menant vers un futur désirable.